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Les secrets du jeûne

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Cet extrait provient du livre Mukhtasar Minhaj al Qasidin écrit par le grand érudit, Imam Ahmad Ibn Qudama al Maqdisi.

Le jeûne comporte trois degrés: le jeûne des gens communs, le jeûne des gens de l’élite, et le jeûne de l’élite.

  • Pour ce qui est de jeune des gens communs, il consiste à s’abstenir de manger, de boire et d’avoir des rapports sexuels.
  • Quand au jeûne des gens l’élite, il consiste à empêcher le regard, la langue, la main, le pied, l’ouïe, la vue et l’ensemble des membres de commettre des péchés.
  • Quant au jeûne de l’élite, il s’agit du jeûne du coeur devant les bases ambitions et des idées qui éloignent d’Allah .Ce type de jeûne a des explications ailleurs.

Il reste que parmi les règles de convenance dans le jeûne des gens de l’élite, il y a celle de baisser le regard ,de retenir la langue devant tout ce qui est nuisible comme paroles interdites, répressibles ou inutiles , et de surveiller le reste des membres .

Il est dit, dans le Hadîth recensé par Bukhāri que le Prophète (saw) a dit : « Pour celui qui ne renonce pas au mensonge dans les actes et les paroles, Dieu n’a nul besoin qu’il renonce à sa nourriture et à sa boisson».

Parmi les autres règles de bienséance du jeûne il y a celle qui consiste pour le fidèle à ne pas remplir son ventre de nourriture pendant la nuit.

Il doit en prendre avec modération, car le fils d’Adam n’a jamais rempli un récipient du mal comme son ventre. Lorsque le fidèle se rassasie au début de la nuit il ne peut tirer profit de sa personne pour le reste de sa nuit.

De même lorsqu’il se rassasie au moment de suhūr, à la fin de la nuit, il ne peut pas tirer profit de sa personne jusqu’à la prière de Dhuhr environ. Ceci parce que le fait de trop manger génère la paresse et l’engourdissement. Ensuite le but du jeûne n’est pas atteint à cause de la gloutonnerie, parce que ce qu’on y recherche, c’est de goûter à la faim. On peut ainsi renoncer à ce qui est désiré́.

Pour ce qui est du jeûne volontaire, sache que la recommandation du jeûne est attestée pour les jours favorables. Or certains de ces jours sont répartis à travers toute l’année, comme le jeûne des six jours du mois de Shawwāl immédiatement après le Ramadan, ou le jeûne du jour de ‘Arafat ou du jour de ‘Ashūra , ou des dix jours du mois de Dhul-hijja, pendant le mois de Muharram. D’autres jours favorables se répètent chaque mois, comme ceux du début, de la moitié et de la fin du mois. Ainsi celui qui jeûne au début, au milieu et à la fin du mois aura bien fait. Mais le mieux c’est de jeûner pendant les trois jours du milieu de mois. D’autres jours se répètent chaque semaine, à savoir le lundi et le jeudi.

Cela dit le meilleur jeûne surérogatoire est celui de Dawūd (as) ; il jeûnait un jour et rompait le jeûne un autre jour. Cette attitude comporte trois significations.

La première : L’âme reçoit sa part au jour où le jeûne est rompu et assure sa dévotion pendant le jour du jeûne. Ainsi il réunit entre ce qu’elle a et ce qu’elle doit, et c’est une équité́ parfaite.

La deuxième : le jour non jeûné est un jour destiné à rendre Grâce et le jour du jeûne est un jour d’endurance. Or il faut savoir que la foi est constituée de deux moitiés : une moitié faite d’action de Grâce et une autre moitié faite de patience.

La troisième : cette façon de jeûner est difficile pour l’âme dans ses exercices spirituels, car chaque fois qu’elle se familiarise avec un état, elle est transportée dans un autre.

Quant au jeûne perpétuel, il y a dans le Sahih de Muslim un Hadîth rapporté par Abu Qatādazoù ‘Umar (ra) a interrogé le Prophète (saw): « Qu’en est-il de celui qui jeûne tout le temps ? » Il lui répondit : « Cet homme n’a pas jeûné́ et n’a pas rompu son jeûne ». Ceci se rapporte à celui qui continue le jeûne même pendant les jours où il est interdit de jeûner, comme les deux jours des deux Eid et les trois jours après l’ Eid al-Adhhā (fête de l’immolation). Autrement il n’y a pas de mal à le faire. On rapporte sur Hishām Ibn ‘Urwa que son père continuait le jeûne. Il en va de même de ‘Aisha (ra) qui pratiquait cela. Anas Ibn Mālik (ra) disait qu’Abu Talha (ra) a continué le jeûne quarante ans durant, après l’Envoyé́ d’Allah (saw).

Sache que celui qui est doué́ de clairvoyance connait en quoi consiste le but du jeûne. Il impose à son âme juste ce qu’il faut pour ne pas rater ce qui est meilleur. En effet, Ibn Mas’ûd, par exemple, jeûnait peu et disait : « Lorsque je jeûne je faiblis devant la prière, or je préfère la prière au jeûne.» D’autres se relâchaient dans la récitation du Qur’an lorsqu’ils jeûnaient. C’est pourquoi ils ne jeûnaient pas beaucoup pour pouvoir assurer la récitation. C’est dire que chaque homme connait mieux son état et ce qu’il lui convient.